Comment aider son enfant pendant la crise du coronavirus ?
- Danaé Panagiotou, PhD

- 1 avr. 2020
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 16 avr. 2020
Corriger les fausses perceptions et rassurer de manière honnête et réaliste

* Il y a des personnes formées et intelligentes dont leur travail est de s'occuper de la santé publique, c'est à dire de nous tous. Ils sont en train de trouver ce qu'on doit faire pour être en bonne santé.
** La plupart des personnes qui ont cette maladie vont bien. La plupart d'entre eux tombent un peu malades et puis ils guérissent. Vous pouvez rappeler à votre enfant d'une des fois où il/elle était malade, qu'on l'a soigné(e) et qu'il/elle a rétabli.
*** Tu as peut-être entendu parler du coronavirus. Qu'est-ce que c'est un virus ? Le virus est quelque chose de très petit comme les microbes qu'on ne voit pas à l’œil nu, mais qui peuvent nous faire tomber malade, comme avoir un gros rhume ou la grippe. Même si ce n'est pas amusant d'être malade, on se soigne et puis ça va mieux.
**** Il y a beaucoup de personnes qui peuvent nous aider : les médecins, les infirmières, les ambulanciers, les pompiers, les policiers, etc.
Expliquer les gestes barrières et les appliquer ensemble
* Afin de rester tous en bonne santé et en sécurité, on suit les gestes barrières que les médecins et les scientifiques nous ont conseillé :

o Se laver les mains régulièrement
o Éviter de se toucher le visage
o S’éternuer dans son coude
Comme les enfants apprennent en règle générale par l’observation, il est très important que nous suivions nous-même soigneusement ces gestes.
** Utiliser du support ludique et imagé comme des vidéos et des jeux.
A titre indicatif :
Histoire à raconter sur le coronavirus en plusieurs langues :
Démonstration vidéo pour enfants concernant les effets du savon sur le virus :
Trouver son but familial : aider les autres permet à nous aider nous-mêmes

Aider les autres, par exemple apporter des courses au bas de la porte du voisin qui ne peut pas se déplacer, préparer des cookies pour sa voisine âgée et/ou les soignants ou encore faire des dessins pour les grands-parents peut à la fois apprendre à nos enfants la solidarité, l’entraide et l’empathie, mais aussi leur permettre de gagner un sentiment de maitrise sur les choses. Ainsi, nous sortons de la passivité et de l’impuissance et rétablissons notre sécurité émotionnelle.
Créer et s’accrocher à des nouvelles routines
Les enfants ont besoin des routines et s’épanouissent dans la prévisibilité. Les mesures sanitaires et publiques (fermeture des écoles, arrêts des activités extrascolaires, télétravail des parents, etc.) bien qu’indispensables, basculent leurs routines antérieures si nécessaires pour leur bien-être et sentiment de sécurité. Il est alors important d’en instaurer de nouvelles en respectant des rythmes relativement stables dans la semaine : plages horaires de travail, de jeu ensemble et tout seul si l’âge le permet, temps de sieste, de repas, etc. les mêmes tous les jours. De même, essayez d’avoir un temps à l’extérieur de préférence le matin pour se défouler, mais aussi pour réguler son horloge interne et garder son rythme circadien réglé (rythme d’éveil et de sommeil). Vous pouvez même établir un calendrier pour rendre ces plages horaires visibles. Selon l’âge des enfants vous pouvez utiliser un support imagé (comme des pictogrammes), des codes couleur ou encore de mots-clés (« fun time », « temps libre », etc.). Enfin, pensez à des activités où toute la famille se réunit pour s’amuser ensemble et chasser le stress (jeux de société, temps de devinettes mathématiques, master chef, karaoke, etc.). Une liste d’activités peut vous aider à y piocher dedans ou demander aux membres de la famille d’en choisir.
Limiter le temps d’exposition aux écrans et aux informations relatives au coronavirus

Petit chaudron, grandes oreilles. Même si pendant ces temps difficiles, nous cherchons tous d’avoir des informations, n’oublions pas de limiter leur exposition directe ou indirecte. Les enfants entendent tout et sont très sensibles aux signaux non-verbaux, aux émotions et à la tonalité des voix de nous-mêmes, mais aussi des personnes qui parlent du virus sur la télévision. Un flux d’information trop important peut avoir des effets délétères et générer des angoisses.
De même, pendant le confinement et afin de gérer le télétravail, le ménage et la fatigue, on peut être tentés d’avoir davantage recours aux écrans. Si la quête du perfectionnisme parental n’est pas fructueuse sauf pour risquer un burnout, on peut limiter le temps devant les écrans au moins le soir pour éviter la sur-stimulation neuronale de nos enfants et de leurs photorécepteurs afin de favoriser leur sommeil et ainsi, notre temps de repos une fois qu’ils sont au lit.
Références :
1. Zero to Thrive team, lead by Katherine Rosenblum, www.zerotothrive.org
2. Jacky Israël (2009) Trop d'information nuit à l'information. Spirale, 51(3), 150-155.
3. Lejoyeux, M. (2006). Overdose d’info. Guérir des névroses médiatiques. Paris : Seuil.
4. Harlé, B., & Desmurget, M. (2012). Effets de l’exposition chronique aux écrans sur le développement cognitif de l’enfant, Archives de Pédiatrie, 19 (7), p.772-776.



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